Pour
sa première exposition en Suisse, Sebastian Diaz Morales présente
l'installation Dependencia dans sa version complète. Cette
installation, composée de cinq projections vidéo, propose une réflexion
sur la notion de dépendance, qu'elle soit sociale, politique ou
économique.
Paredon,
5', 2005
projection vidéo et dessin gravé, sans son
Dans la vidéo Paredon (mur), un homme assis sur une chaise
se lève. Il regarde la chaise, et l'image de son corps ayant disparu
laisse place à son pourtour gravé à même le mur. En se déplaçant,
il constate la trace de sa présence, qui subsiste tel un spectre.
La première étape de l'installation se focalise donc sur
l'être humain, qui ne semble qu'en partie maître de sa destinée.
Le second film, Aguante las piedras, introduit le rapport
que l'individu entretient avec son environnement direct. Il est
projeté sur un petit panneau en bois, suspendu. A l'image, une femme,
debout dans un champ, regarde en l'air. De temps à autre, une pierre
tombe du ciel, elle la saisit et la pose à ses pieds. Ainsi, une
source de danger est transformée : la pierre - arme ou rebut - n'est
pas subie, mais stockée pour construire des projets d'avenir. Avec
une grande simplicité, cette vidéo rend hommage à la débrouille,
à la récupération et à la transformation.

Aguante las piedras, 15', 2005
projection vidéo sur bois, n/b, sans son
La
troisième phase est Dependents, une paire de vidéos projetées
sur deux murs opposés. Deux individus isolés dans ce terrain hostile
qu'est la Patagonie se font face et entrent de ce fait dans un état
de relation réciproque. L'un, recroquevillé sur lui-même, semble
chercher son salut dans son for intérieur. L'autre, debout, se présente
dans une position dominante, autant par rapport au désert que vis-à-vis
de son congénère. Toutefois, le contact entre eux reste distant.
Les vidéos finissent par se fondre dans la lumière blanche qui laisse
transparaître des textes gravés dans le plâtre du mur. Ces mots
expriment les pensées des personnages, et on comprend qu'aucun des
deux n'est satisfait de sa situation.
Dependents,
5', 2005
deux projections vidéo et textes gravés, sans son
Enfin, la vidéo Lucharemos hasta anular la ley (Nous lutterons
jusqu'à l'annulation de la loi) traite plus directement des rapports
sociaux conflictuels caractéristiques de l'Argentine après l'effondrement
de 2001. Elle a été tournée lors d'une manifestation qui visait
à abroger une loi que certains considéraient comme une négation
de leur personne, puisqu'elle interdisait aux gens de travailler
dans la rue. Les manifestants hurlent et frappent contre la porte
d'entrée du Parlement. L'image est modifiée par un filtre lui donnant
l'esthétique séduisante d'un dessin - animé - à la craie sur un
tableau noir. Elle est ainsi partiellement extraite de son contexte
et un peu énigmatique, comme une vibration oscillant entre le réel
et le songe. Ce film nous confronte à l'archétype du conflit social,
où les classes moyennes diminuent au profit d'une division accrue
des couches sociales, où les opprimés réagissent face à l'oppresseur,
et les pauvres face aux nantis.

Lucharemos hasta anular la ley, 10', 2005
projection vidéo sur mur noir, n/b, son stereo
Avec
cette installation, Sebastian Díaz Morales évoque bien sûr son pays,
celui d'hier et celui d'aujourd'hui, qui tente de sortir d'un état
de crise. Mais son propos est aussi plus universel, il traite un
cas de figure malheureusement de plus en plus répandu, à savoir
une situation sociale, économique et politique fragile et instable.
Comme à son habitude, il aborde cette réflexion par le biais d'une
considération sur la société, mais aussi sur ce qui fonde celle-ci,
c'est-à-dire l'individu, et son rapport à lui-même et à l'autre.
La forme de l'installation est aussi pensée de manière ouverte,
puisqu'elle permet au spectateur de faire le tour des étapes autant
de fois qu'il le souhaite et dans tous les sens possibles.
L'exposition
de Sebastian Diaz Morales bénéficie du soutien de
Pro Helvetia,
fondation suisse pour la culture.
expositions
personnelles
2005 Dependencia, attitudes - espace d'arts contemporains,
Genève / Galerie
carlier | gebauer, Berlin / Galeie
Yvon Lambert, Le Studio, Paris / L'Ordre des architectes en
Ile-de-France, Paris / Le
Plateau, Paris / 2004 Kunst-Werke,
Berlin / Tate
Modern, London / 2003 In
a not so Distant Future, Stedelijk Museum Bureau, Amsterdam
/ Büro Empty Contemporary Art, Amsterdam / 2002 galerie carlier
| gebauer, Berlin / Vidéocube, FIAC 02, Paris / Blickwissel, Parapluefabriek,
Nijmegen / 2000 Open Circuit, n.s.a. Galley, Durban (collaboration
avec Jo Ractliffe)
expositions
collectives
2005 New Cinema, Buenos Dias Santiago, Museo
de Arte Contemporaneo, curateur attitudes, Santiago de Chile,
/ Trienale,
Torino / Inverting
the Map,
Tate Liverpool / Banquete Comunicacion, Islas Canarias
/ Box, Art in General, No Convenient Subway Stops, New York / Imagees
Intermitentes: Arte Argentino Contemporaneo, Centro Cultural
de Espana, Lima / E-flux Video Rental, curateur Mai Abu ElDahab,
New York / LMAK Projects, New York / Imagespassages, Annecy / Banquete
Comunicacion, Conde Duque, Madrid / 2004 Le Plateau, Ralentir
Vite, Paris / Situations construites, attitudes - espace
d'arts cpontemporains, Genève / Double Vision, World
Wide Video Festival, Amsterdam / Extra-City, curateur
Wim Peeters et Marie Denkton / Trienale, Milano / Surfacing,
Ludwig Museum, Budapest / Biennale Shanghi, Shanghai Art
Museum, Shanghai / Jeu de Paumes, Paris / Salon Van Bommel, Venlo
/ Emotion Eins, Frankfurter Kunstverein, Frankfurt / World Wide
Video Festival, Amsterdam / Panorama
5, Le Fresnoy, Roubaix
/ How Soon is Now, Caermersklooster, Gent / Todo va a
estar bien, programme Rufino Tamayo, Ciudad de Mexico / Views
in Asia, The Store, Paris / 2003 Gallery Pepe Cobo, Sevilla
/ Coexistence, Rose Museum, Boston / 2002 animo,
Museum Beelden aan zee, Den Haag/Scheveningen / Master Views,
(avec Jeroen de Rijke et Anri Sala), NICC, Antwerpen / Telepathic
Journeys, (curated by Joan Jonas and Jane Farver), MIT, List
Visual Art Center, Cambridge / Artis Den Bosch, Den Bosch
/ Biennial of Sao Paulo, (collaboration avec Jo Ractliffe) Sao Paulo
/ Bud Cuyp, Amsterdam / Van Bommel Van Dam Museum, Venlo / Just
Like a That Prod, Open Atelier Rijksakademie, Amsterdam / Joubert
Park Project, (collaboration avec Jo Ractliffe), Johannesburg /
Biennial Berlin, Berlin / Reina Sofia, Madrid / De Balie, Amterdam
/ De Appel, Amsterdam / Silent Forces, Hall Pusat Kebudayaan Jepang,
Jakarta / Open Atelier Rijksakademie, Amsterdam / 2000 Argentina,
Rijksakademie Van Beeldende Kunsten, (avec Patricio Larrambebere),
Amsterdam
Festivals
de films et video et projections
2005 11e
Biennale de l'Image en Mouvement, Centre pour l'image contemporaine,
Genève / L'Ordre des architectes en Ile-de-France, Paris / 2003
MK2, Paris / Espace Croix-Baragnon, Toulouse / Operacion Rescate,
MAMba,
Buenos Aires / In Focus, compilation de videos 1997 - 2002, World
Wide Video Festival, Amsterdam / 2002 Just Like a That
Productions, Museum Abteiberg, Monchengladbach / Viper
Film and Video Festival, Basel / Impakt Festival, Utrecht /
International Film Festival of Rotterdam, Rotterdam / Festival de
las Artes, C.R., Argentina / 2001 Impakt Festival voor Vernieuwende
beeld en Geluidscultuur, Centraal Museum, Utrecht / Melkweg et W139,
Amsterdam / World Wide Video Festival, Amsterdam / 2000 Pusan
International Contemporary Art Festival, Pusan, Corée du Sud / Independent
Film and Video Festival, New York / World Wide Video Festival, Melkweg
et W139, Amsterdam
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